Départ Kokoro

Danse Guélédé à Kokoro, Bénin
Danse Guélédé à Kokoro, Bénin

Voilà, c’est le dernier jour à Kokoro, RB. La fin du séjour a été fortement perturbé par la maladie de Louison qui n’est toujours pas complètement rétablie. Comme dit Hilarion: « la maladie arrive au galop et repart au pas ». Malgré cela, nos missions sont terminées. Marie a visité tous les élevages du village et traité beaucoup d’animaux. De mon coté, 5 pièces du dispensaire ont maintenant de la lumière et ça fonctionne, reste maintenant au major à poser les ampoules 12V commandées au Nigéria.

 

Hier dans la soirée, nous avons fait la synthèse avec les principaux conseillés du Village et Hilarion. Notre message porté par Marie-Laure, très concernée, a été compris. Nous avons proposé au Village, trois projets dans chacun desquels les auteurs majeurs sont les habitants de Kokoro et ou nous sommes uniquement des facilitateurs. Après, nous sommes allés à la buvette de Fatiou. Là au programme 1,5 litre de bière chacun. Nous avons bien essayé de résister mais impossible de se soustraire aux tournées répétées.

Dimanche matin, Léonie en pleine forme, nous réveille à 6H15 en argumentant: « Maman, papa, la lune est partie; c’est le matin, il faut se réveiller ». Nous voilà donc tous sur le pied de guerre à 6H du matin, objectif rangement des sacs. Et là, il y a challenge avec les achats faits durant les 3 semaines: beurre de karité, vêtements confectionnés par les couturiers du Village, sans compter les cadeaux de l’éleveur de lapins tombé amoureux de Marie. Finalement, nous avons trouvé une place à toutes nos affaires, enfin nous avons utilisé les extensions de nos sacs à dos. J’entends encore la vendeuse du Vieux Campeur: « Prenez des sacs avec des extensions, ça sert toujours ». Mais ce n’est qu’un début, 11 kg de cours du CNED, nous attendent à Cotonou!

Après-midi sieste pour tous, ce soir les Villageois nous ont préparé une nouvelle surprise, la danse Guélédé. Les danses Guélédé sont inscrites au Patrimoine mondiale intangible. A 19H30, les tam-tam se mettent en place devant la maison. Nous sommes encore en plein préparatif chacun ajuste sa tenue de fête locale. Nous sortons, beaucoup de Villageois sont déjà là, les danses commencent. Les danses lentes s’enchainent entrecoupées de courtes poses, puis tout s’accélère. Guélédé arrive, un homme vêtu d’accoutrements colorés portant un masque blanc représentant une figure féminine. Guélédé danse, invoque les divinités, nous salue… Demain matin départ pour Cotonou.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à découvrir le site de la famille autour du monde: Le tour du monde de Chagada.

Les photos de leur passage au Bénin sont ici: Photos du Bénin.

Tabaski

Tabaski
Tabaski
Le planning de la 2ième semaine était vaguement prévu. Lundi, Alain devait partir avec le mécanicien auto, monter un moteur dans un village voisin. Nous sommes en Afrique, les pieces n’étaient pas arrivées, il est alors parti aux ruches avec Nazaire. Ce jour là, une agitation particulière anima soudain le village. Hilarion nous informa que demain c’est la fête du mouton pour les Musulmans. Le soir Fatiou, le couturier discret mais trés gentil, nous invite chez lui pour fêter Tabaski. Nous acceptons avec plaisir.

Hilarion nous accompagne donc mardi midi chez Fatiou. Il nous reçoit dans son salon, lui reste avec ses collègues dehors et les femmes sont dans la cuisine. Nous mangeons un plat de fête, igname pilé, bélier et sauce sésame. On mange avec la main droite l’igname pilé, boule pâteuse et blanche que l’on trempe dans la sauce et l’on fait pareil pour les morceaux de Bélier. Le premier jour, on mange la tête, les pattes et les intestins et le deuxième jour les parties nobles. Après le repas, une troupe de danseurs du village envahie la terrasse de Fatiou, Alain danse.

Fatiou, voulant nous faire plaisir, nous montre son materiel hifi.Tout le monde s’installe devant l’écran, on regarde un film de gangsters africains, un sorte de robin des bois bagarreur. Le DVD est en yoruba (le dialecte local) et sous-titré en Anglais. D’aprés Alain, la traduction est mauvaise. Ce fut un drole de moment, eux il étaient heureux comme des enfants devant un nouveau jouet et nous hébétés, nous attendions quelque chose de plus traditionnel. Pour finir, nous passons les photos et les films de notre appareil photo sur la télé, ils sont surpris. Ensuite on s’eclipse discrètement et nous les laissons terminer leur film.

Le lendemain, c’est reparti! Un peule, éleveur de chèvres nous invite à manger pour me remercier d’avoir traité ses bêtes. A 10h30, on déguste igname pilé, cabri et sauce sesame. Le cabri, c’est beaucoup moins fort que le bélier. Nous rentrons à midi, notre repas nous attend. On ne peut plus rien avalé. Odette, notre cuisinière est contrariée, elle croit que nous n’aimons pas sa cuisine. Et ça continue encore et encore, c’est que le début, d’accord, d’accord! Dans l’après-midi, une conseillère d’Hilarion nous invite à 16h. Je m’imagine deja un bon petit gouter avec des spécialités d’ici, sucré évidemment. Mais les béninois ne connaissent pas de patisseries, dommage! La maitresse de maison nous a préparé la pate rouge (farine de maïs, piment, tomate), sauce moyo (tomate oignons, piment) en premier plat et en deuxième plat riz sauce tomate. Il est interdit de refuser de manger, c’est trés mal vu! On s’execute et nous rentrons gavés. On finit Tabaski sur les rotules. Demain on visite la deuxième école primaire, le groupe B.

La récolte de miel

Récolte du miel à Kokoro
Récolte du miel à Kokoro
Au programme ce matin, visite du site apicole de Nazaire et si la chance est avec nous, récolte de miel. Nous verrons bien mais les fortes pluies d’Octobre ont beaucoup retardées le travail des abeilles. Les filles ne peuvent pas participer, il n’y a que 2 équipements et sans équipement même éloigné c’est beaucoup trop dangereux.

Le Bénin est un pays adapté à la pratique de l’apiculture, les forêts comportent beaucoup d’essences mellifères: eucalyptus, acacia, glyricidia… L’apiculture semi-moderne (avec des ruches keynanes) est en plein développement, elle apporte beaucoup. Activité complémentaire à l’agriculture, l’apiculture représente une source de revenu importante. L’apiculture participe aussi à la lutte contre la déforestation. En effet, la tradition apicole consiste en une simple cueillette. Il s’agit d’abattre tous les arbres dans le creux desquels se trouve des essaims pour chercher le miel. Une fois abattu, on détruit l’essaim à l’aide d’un feu de paille et parfois le feu se propage. Voilà pour la culture de tous.

Nous préparons le matériel avec Nazaire, rien de très différent comparé à la France (oups pour ceux qui ne savent pas, mon papa est apiculteur amateur): un en-fumoir, un pantalon et une veste épaisse, une coiffe qui protège la tête des piqures, un grand couteau et une balayette artisanale pour chasser les abeilles. Ce qui diffère ce sont les ruches beaucoup plus simple au Bénin et par conséquent moins chère à fabriquer. Ici pas de cadre avec de la cire ou les alvéoles sont dessinées mais uniquement des baguettes de bois, les abeilles au Bénin construisent tous.

Arrivés sur le site apicole après 10 mn de moto dans la brousse, nous commençons par allumer les en-fumoirs, 1 chacun. Ensuite, nous nous équipons, Nazaire accorde un très grand soin à notre préparation. Les abeilles de Bénin plus petites quand France sont très virulentes. Nous ouvrons une première ruche, pas de miel uniquement du couvin, nous refermons sans tarder la ruche. Scénario identique pour la 2ieme, 3ième et 4ième ruche. Enfin la 5ième est la bonne, deux baguettes (cadre) ont du miel operculées. Avec le couteau, nous récupérons environ 1 kg de miel, maigre récolte mais cela fera la joie de la famille.

Nous refermons vite la ruche malgré cela nous avons chacun une grappe de plusieurs centaines d’abeilles accrochée à notre nuque. Je comprend mieux l’application de Nazaire lors de notre habillement. Il nous à bien fallu 20 minutes pour se débarrasser des abeilles à l’aide de la balayette et des en-fumoirs. Le retour à la maison est un grand succès. Les filles sont ravis de pouvoir manger du miel qui gustativement est très proche du miel de lavande. Cela change du miel que nous avons acheté à Abomey.

Visite chez les Peules

Vétérinaire dans un camps Peul
Vétérinaire dans un camps Peul
Ce matin départ à 6h30, Louison et moi, nous allons à la rencontre des Peules. Cette ethnie que l’on retrouve dans plusieurs pays d’Afrique noire, gère l’élevage du gros bétail depuis des générations. Nous partons en moto derrière Nazaire, un conseiller du chef du village et Rodolphe, le veto de la région. Arrivée au premier campement, les Peules sont prêts. Rodolphe explique la raison de notre venue. Nous voulons déparasiter leurs bêtes avec un produit très complet. Il essaie de sensibiliser les éleveurs sur la prévention des maladies. Mais, la population n’est pas encore prête. L’animal est en liberté totale, le peule n’est là que pour récupérer les bienfaits de dame nature. Une bête à vendre au marché, alors si elle est un peu maigre, ils n’en veulent pas à leur bienfaitrice. Ici, on vend une bête uniquement si on a besoin d’argent ou si elle est malade, pas de recherche de profit. Aujourd’hui avec notre venue, ils sont contents, la providence enfin les dieux leurs apportent du soutien. Il faut espérer que cette action permettra de changer les mentalités petit à petit. Les peules, enthousiastes et confiants, nous présentent leur bêtes. Les animaux sont très dociles, ils s’approchent spontanément de nous et ne montrent aucune agressivité à la contention. Ils veulent absolument que l’on traite le taureau. Belle marque de confiance, on avance!

Louison est ravie car elle participe aux soins avec Rodolphe et moi. Elle administre une solution anti-parasitaire qu’elle dépose sur la ligne du dos des oreilles jusqu’à la queue sur les jeunes bovins. Voilà un dimanche matin efficace, nous avons traiter 40 bêtes, il est 11h. Il commence à faire chaud, nous rentrons voir Alain, Camille et Léonie qui nous attendent pour prendre un rafraichissement à la buvette invité par Fatiou le couturier.

Nous nous installons sous un acajou en compagnie d’Hilarion, le CVA, Fatiou, Richard et leurs frères. Camille en voulant rejoindre Louison dans l’acajou glisse et tombe de tout son poids sur une jambe. Nous sommes quitte pour une bonne entorse. Galère en perspective, tous nos déplacements se font à pied… Pour éviter tout nouvel incident, nous allons nous installer sous une paillote. Le choix de la boisson est rapide bière ou bière. On nous sert chacun une bouteille de 63 cl de bière du Bénin, c’est désaltérant et ce n’est que la première tournée! Rassurez-vous pour les enfants, il y a des sucreries comme ils appellent ça ici : coca, fanta ou sprite.

Nous poursuivons notre discussion sur comment développer Kokoro et comment redynamiser le partenariat avec Vidome. A cette occasion, nous comprenons mieux pourquoi Vidome n’a pas assuré les cours de soutien scolaire en 2010. Chaque débat est ponctuée par une maxime d’Hilarion comme si on ne trouve pas ce que l’on mange on mange ce que l’on trouve. Nous essayons de faire prendre conscience aux conseillés d’Hilarion que l’aide de Vidome ne peut pas être suffisante pour développer Kokoro et qu’il faut s’appuyer sur les forces du village: l’hospitalité, la simplicité, la connaissance et l’intégration au milieu naturel, l’artisanat. Ainsi, la maison en construction pour accueillir les bénévoles de Vidome peut également permettre de loger des voyageurs à la recherches de tourisme équitable. Nous insistons également sur la recherche de projets qui permettront de faire travailler les artisans du village.

Tomate, Tomate, Piment

Comme souhaité par Hilarion, ce matin nous avons la charge de tous les CE et CM de l’école primaire groupe A. Au total 267 enfants devraient nous rejoindre, une paille, espérons que le thème «les droits et les devoirs de l’enfant»les motives.

Nous avons décider de procéder par équipe et par ateliers. Nous sommes 4, il aura donc 4 ateliers et une douzaine d’équipe. Camille fera réfléchir les enfants sur quels sont leurs droits et devoirs sous forme de jeux. Alain tiendra le stand «se distraire», sprint et foot au programme. Louison animera une chasse aux trésors avec des énigmes, des problèmes mathématiques et course en sacs. Moi, je m’occuperai de leur avenir, on découvrira les métiers qu’ils pourront faire plus tard sous forme de mimes.

Nous avons mis un peu de temps pour faire les équipes, 160 enfants à gérer ça fait beaucoup pour la famille Clement seule. Heureusement, tout le monde n’est pas venu occupés surement à aider leurs parents aux travaux des champs. On obtient au final 8 équipes de 14,15 enfants. C’est parti! Camille et Louison se débrouillent comme de vrais petites institutrices. Les enfants sont surexcités mais contents, ils ne comprennent surement pas tous mais peu importe. De mon coté, ils ne connaissent ni le mot métier, ni le mot mime. Mais ils sont enthousiastes à tout alors ils participent. J’ai des filles qui veulent être sale-femme (sage-femme). Ils veulent tous faire ministre, président ou directeur.

Nous avons lancé un nouveau jeu TOMATE, TOMATE, PIMENT. Les enfants forment une ronde. A la manière du facteur n’est pas passé, un enfant tape sur le tête des enfants assis en prononçant soit tomate soit piment. S’il dit piment, l’enfant assis court après lui pour l’attraper avant qu’il ne s’assoit. En France, c’est tomate tomate ketchup mais les béninois ne connaissent pas le ketchup alors on s’adapte. Le piment ici tout le monde connait.

Visite du Collège de Kokoro vu par Camille

Le collège est loin du village du coup, nous avons fait une longue marche au bord de la route. Nous arrivons à 10H lors de la récréation. En guise de surveillant, des poules et des chèvres se promènent dans le collège. Au Bénin, c’est à cette heure là qu’on prend le repas. Ainsi, trois vendeuses proposent de la bouillit de maïs, un plat riche en eau et protéines. Le prix de repas et de 100 FCFA (15 centimes). Les cours reprennent, le principal heureux nous invite dans son bureau, un petit cagibi assez propre.

Maintenant nous allons dire bonjour à toutes les classes constituées de 40 élèves environ chacune. Ici ce n’est les élèves qui changent de classe mais les professeurs. Le programme est assez similaire au notre, la tranche d’age des enfants est de 10 à 18 ans. Les cours se finissent à 12H et reprennent à 15H. Quand nous partons les élèves collés nettoient le collège. Maintenant, je sais à quoi ressemble le collège de Kokoro, il n’est pas clôturé. Il y a 3 grands bâtiments pour les classes et un petit ou il y a le bureau du principal et le matériel. Par contre, pas de salle des professeurs mais un grand stade sans herbes.

Conclusion, Kokoro est un village d’environ 4000 habitants comme Soucieu-en-Jarrest, nous pourrions envisager un partenariat ou une correspondance entre le collège La Perrière et celui de Kokoro. Les besoins sont énormes et l’enthousiasme important.

Visite le l’école primaire Groupe A de Kokoro

Ecole de Kokoro
Ecole de Kokoro

Ce matin réveil à 7H, tous le monde attend avec impatience l’arrivée d’Odette avec le petit Déjeuné. Nous sommes des exceptions car pas de petit déjeuné au Bénin mais un petit repas à 10H composé de riz, d’igname ou de manioc. Alors le petit déjeuné, c’est encore expérimental à Kokoro. Nous avons du Thé, du Chocolat au lait déshydraté et du pain local, rien d’autre. Par chance, nous avions acheté 1L de miel à Abomey, cela accompagne bien le pain. Nous avons aussi découvert un arbre à pamplemousse alors les jours de fêtes, c’est jus de pamplemousse!

 

Avant la visite de l’école, nous avons rendez-vous pour la castration d’un jeune cochon. Comme promis, l’éleveur nous attend bien avec le chirurgien et bien sur un jeune porc de 5 mois. Marie-Laure explique sa méthode puis fournie une lame histoire cette fois de travailler dans de meilleures conditions. Un jeune garçon assure la contention mais il manque encore les produits pour commencer. Enfin les produits arrivent, de l’eau et du beurre de karité. Marie ne s’attendait pas à ça mais nous sommes en Afrique. Le chirurgien commence. Un coup de scalpel sur la première bourse, il extrait le testicule, fait de même pour le second. Puis, il prend les testicules un dans chaque main, avec les ongles il dilacère le spermiducte et les vaisseaux. Il ne ligature pas. Pour finir, on arrose avec un peu d’eau et on introduit un bout de karité dans chaque bourse. C’est vite fait, bien fait! Enfin pas pour tout le monde, le cochon lui a du trouvé le temps long.

Nous poursuivons par la visite de l’école primaire groupe A de Kokoro. Nous rencontrons le directeur pour les présentations et pour définir notre participation. Nous proposons de faire du soutien scolaire mais très vite nous comprenons que cela ne convient pas. L’idée de sélectionner les élèves les plus faibles pour les aider ne plait pas. Hilarion souhaite faire participer tous les enfants volontaires et ne souhaite pas perturber l’organisation des cours. Marie-Laure propose alors de faire travailler les élèves en atelier sur le thème des droits de l’enfant. L’idée est adoptée. A nous maintenant de préparer les ateliers. Samedi, nous encadrerons 200 enfants, même pas peur. Après, nous allons nous présenter à toute les classes. Le CV en profite à chaque présentation pour rappeler l’importance d’aller à l’école et de travailler. Léonie est enthousiaste de voir une classe de tout petit. Nous un peu moins, la classe se résume à deux grandes tables rondes et des petites chaises rien d’autre, les besoins sont immenses.

L’après-midi, les filles vont au marché hebdomadaire accompagnées d’une vingtaine d’enfants. Nous avons promis aux enfants de notre quartier de faire un foot le soir et pour cela mous devons acheter un ballon. Les filles achètent également du tissus pour que toute la famille ai un habit traditionnel. Le marché, c’est aussi l’occasion d’améliorer le quotidien avec des fruits absents du marché quotidien de Kokoro. De mon coté, je vais inspecter, tester l’installation électrique du dispensaire. Finalement, les panneaux fonctionnent, bonne nouvelle. Les batteries également fonctionnent bien. Le travail consistera donc à tirer des fils, installer des interrupteurs, douilles pour éclairer toutes les pièces du dispensaire. Le seul problème semble être l’approvisionnement du matériel, l’installation fonctionne au 12V.

A 17H, tout le monde se retrouve sur le terrain de foot de l’école primaire. Nous formons 6 équipes: 2 équipes de moyens (10-14 ans), 2 équipes de filles et 2 équipes de petits. Les moyens ne comprennent pas pourquoi les filles sont autorisées à participer. Nous expliquons que c’est la règle en France, les femmes sont l’égales des hommes. La surprise passée, le tournoi est un succès: pas de bagarre, pas de mauvais geste, des buts… L’expérience sera renouvelée Samedi et Dimanche, il va nous falloir trouver des vitamines.

Le programme

Réunion à Kokoro, Bénin
Réunion à Kokoro, Bénin
La journée de Dimanche a été consacré aux dernières présentations des dignitaires du village de Kokoro: l’apiculteur, le major (responsable du dispensaire), les éleveurs de lapins, le mécanicien moto, le mécanicien auto, le couturier, l’éleveur d’escargots géants (300 g)…

Lundi matin, nous étions bien décidés à définir plus en détail notre programme mais Hilarion devait aller à sa ferme travailler un peu et pas question de faire un programme sans le chef du village (le CV comme disent les villageois). Nous attendons donc le retour d’Hilarion pour évoluer. Nous en profitons pour négocier avec Odette la femme du CV, le prix de notre pension complète. Enfin, nous faisons travailler les filles: Français et Maths pour Louison; Anglais et Maths pour Camille.

Vers 17H, nous partons d’un pas décider vers la case d’Hilarion. Nous ne savions pas ce qui allait nous attendre. Hilarion arrivait juste de sa ferme, nous insistons pour avoir une audience. Hilarion accepte, direction la case de Nazaire. Nous nous installons autour d’une table avec les filles. Hilarion nous demande nos objectifs. Nous lui expliquons de nouveau ce que pourraient être nos réalisations: pour Marie-Laure visites, conseils aux éleveurs et soin des plus faibles; pour moi dépannage de l’installation de panneaux solaires du dispensaire. Pour en arriver là, il nous a fallu plus d’une heure. Alors quand arrive le dernier sujet comment intervenir dans les écoles, Camille prend les choses en main. Elle propose de faire des jeux avec les tous petits, du soutien avec les plus grands, défini les jours et le nombre d’heure. Çà va beaucoup, beaucoup trop vite.

Nous avons alors assisté à une belle tranche de vie Africaine. Hilarion, lui ne voulais pas prendre de décision hâtive, il souhaitait d’abord organiser une rencontre pour que chacun se présente. Pour Camille, nous n’avancions pas assez, elle multipliait les gestes d’impatiences. J’étais très gêné et ne voulais pas froisser le chef du village. Marie-Laure essayait de transmettre nos objectifs. Hilarion restait calme et répétait sans cesse: « la synthèse, demain 9H présentations école groupe A». L’énervement de Camille le surprend, il observe et pense que Camille n’est pas d’accord avec le programme. Mais Camille trouve uniquement que cela ne va pas assez vite, Camille égale à elle même. Elle en a marre et l’exprime tout haut. Hilarion tolérant trouve la discussion enrichissante. Marie-Laure et moi, nous finissons par prendre un fou-rire. Nazaire, le conseillé essaie de faire accélérer les choses mais se fait remettre à sa place. Nous finissons par faire le programme jusqu’à Jeudi 11 Novembre au bout de 2H. La réunionite a gagné l’Afrique.

Arrivée à Kokoro

Arrivée à Kokoro
Arrivée à Kokoro

Nous arrivons dans le village de Kokoro Samedi 6 Novembre à 13H30. A peine descendu du bus, nous sommes pris en charge, direction le local de réception du village ou nous rejoignent le chef du village Hilarion, son adjoint et deux de ses conseillés. Le chef du village qui avait préparer une réception pour le Dimanche était dans un grand embarras. Nous sommes arrivés 1 jour avant notre arrivée officielle.

Les présentations faites autour d’une bière, nous partons pour une visite du village: dispensaire, maternité construite avec l’aide de Vidome, président du comité se développement, premier ministre. Là, je vous doit quelques explications. Le Bénin est composé de 41 royaumes chacun sous la responsabilité d’un roi lequel est assisté par quelques ministres. Les rois ont exclusivement un rôle consultatif. Associé à ce système traditionnel, il y a une administration avec un président, une assemblée de 61 députés, des préfets, des maires et des chefs de village.

Les filles ont été exemplaires, elles ont salué tous les dignitaires du village avec pour déjeuné un soda et quelques arachides, la cuisinière étant à Parakou pour la journée. Maintenant à chaque nouvelle rencontre Léonie comme un réflex tend la main pour saluer.

La case qui nous était destinées n’est pas terminée alors nous logeons chez le ministre du développement (enfin dans une de ses maisons). La maison est spacieuse, une grande pièce à vivre et deux chambres. Par contre le confort reste sommaire: béton au sol, pas de salle de bain (on se lave avec une bassine dans la cour intérieure), pas de toilette (il nous faut aller au dispensaire à 200m), bien-sur pas d’électricité et des chauves-souris sous le toit. Un groupe électrogène, nous a été prêté par Fatiou le couturier. Nous l’utilisons 1 heure chaque soir, c’est très bruyant mais pratique pour recharger le matériel. La maison fait partie d’un ensemble de maisons entourant une place en retrait de la route dangereuse. Nous sommes au milieu du village. Nous voilà donc assiégé par les enfants du quartier.

Le vétérinaire du secteur vient nous rendre visite. Avec Marie-Laure très vite, ils définissent un protocole pour soigner les bêtes les plus faibles. Nous suivront la réalisation dans quelques jours. De mon coté, j’ai la charge de réparer l’installation des panneaux solaires du dispensaire. Enfin en famille, on compte bien faire du soutien scolaire. Nous définirons tous cela lundi avec les professeurs et Hilarion le chef du village.

Le soir, nous avons la visite d’Odette et Sadatou qui nous apportent notre repas et nosdraps. Hilarion, nous informe également du décès au grand matin d’un grand chasseur. Conséquence, chaque soir de la semaine cérémonie mortuaire dans le village. Les femmes, les enfants et les hommes non initiés aux rites Vaudou ne sont pas autorisés à sortir à partir de 21H. Nous nous sommes endormis avec les chants traditionnels au loin. Enfin, parfois très près, la cérémonie se déplace dans le village et certains chants ont pour objectifs de faire fuir les mauvais esprits. Le résultat, Léonie est venu finir sa nuit dans notre lit et dire que les chants vont durer une semaine.

Abomey

Abomey - Essence au Bénin
Abomey - Essence au Bénin

Ici au Benin, le moyen de transport le plus répandu est le Zem (emmène moi vite). Ce sont des motos ou l’on peut monter jusqu’à quatre personnes. Nous voilà donc parti au musée d’Abomey en zem. Léonie est ravie, elle est devant le conducteur avec ses petites mains sur le guidon. Le musée est un bon point de départ pour connaître l’histoire du Bénin. Le musée, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, s’étend sur 46 hectares. Seuls 3 hectares sont restaurés dont le palais du rois Ghezou. Abomey est le berceau de la royauté du Bénin. Depuis 1640, 12 rois se sont succédés. Chaque roi choisi encore aujourd’hui un emblème, une passoire pour le roi Ghézou. Cette passoire ne peut contenir de l’eau sauf si chacun met son doigt sur un trou alors la passoire pourra de nouveau contenir de l’eau.

Le midi, nous déjeunons dans un maquis, petit restaurant… attention aux piments. L’après-midi visite d’Abomey avec son marché permanent. Le soir repas en compagnie d’Amandine et Laurent eux aussi partis à la découverte du Bénin. Camille et Louison ont assuré l’animation, heureuses de pouvoir discuter en français avec d’autre personne que leurs parents. Un peu court comme article promis on fera mieux demain.